Le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental : une voie de stabilité et d’unité africaine
Avec le soutien apporté par le Royaume-Uni au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental le Royaume Cherifien s'est assuré un autre appui diplomatique de poids. Cependant le débat sur les solutions viables à cet ancien conflit qui empoisonne l'unité du magreb et même celui de l'Afrique toute entière continue. À l’heure où l’Afrique est confronté à des conflits sanglants un peu partout, la marocanité du Sahara Occidental est une position qui s’inscrit dans une logique de stabilité et d’unité. Pour moi « L’unité de l’Afrique passe par le rejet des divisions héritées de la colonisation. Là où l’union est possible, elle doit être choisie. »
PANAFRICANISME
Roufaou Oumarou
6/2/20252 min read
La récente position du Royaume-Uni en faveur du plan d’autonomie proposé par le Maroc pour le Sahara occidental mérite d’être saluée, malgrés les calculs géopolitiques qui ne manquent pas derrière. Elle s’inscrit dans une dynamique pragmatique, en phase avec les enjeux géopolitiques régionaux et mondiaux et les aspirations profondes du continent africain à l’unité et à la souveraineté.
L’un des grands défis auxquels l’Afrique est confrontée depuis les indépendances est la balkanisation, c’est-à-dire la fragmentation de ses territoires selon des frontières artificielles léguées par la colonisation. Cette logique de division, loin de renforcer les peuples, affaiblit les États et compromet les efforts d’intégration régionale. Dans ce contexte, le soutien à l’intégrité territoriale des États, lorsqu’il s’appuie sur des réalités historiques et sociales, devient un impératif.
Le Sahara occidental a, de tout temps, entretenu des liens profonds avec le Royaume du Maroc. La séparation entre les deux entités fut le fruit d’une entreprise coloniale, déconnectée des dynamiques sociales et historiques locales. Au moment des décolonisations, la Marche Verte de 1975, suivie de l’Accord de Madrid, a marqué une étape décisive vers la fin de cette injustice historique. Depuis lors, la région s’est progressivement intégrée dans l’espace national marocain, et sa population participe activement à la vie politique et économique du pays tout entier.
Le plan d’autonomie présenté par le Maroc constitue une réponse crédible et constructive à un conflit qui s’éternise. Il propose un cadre de gouvernance respectueux des spécificités locales, tout en garantissant la souveraineté du pays. En face, l’option d’un référendum d’autodétermination apparaît aujourd’hui inapplicable, tant il est difficile d’envisager un processus dont le résultat serait accepté par toutes les parties.
En outre, l’hypothèse d’un État sahraoui indépendant pose de sérieuses questions de viabilité. Coincé entre trois pays aux intérêts souvent divergents – le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie – un tel État se retrouverait soumis à des tensions géopolitiques permanentes. Dans un environnement aussi instable, il serait contraint de lutter quotidiennement pour préserver son unité interne et l'ordre publique, au lieu de pouvoir se concentrer sur les priorités de développement et de gouvernance. L’exemple de la Mauritanie, indépendante depuis plus de six décennies mais toujours confrontée à des défis structurels majeurs, montre bien qu’un État, petit ou grand, isolé dans cette région difficile ne garantit ni stabilité ni prospérité.
Par ailleurs, la résolution de ce différend est une condition essentielle à la relance du projet d’unification du Maghreb. Ce bloc régional, en état de paralysie depuis des décennies, pourrait devenir un moteur de croissance et de coopération pour l’ensemble du continent. Mais cette ambition restera hors de portée tant que la question du Sahara occidental restera une source de tension. Entre l'Algérie et le Maroc rien ne sera possible tant que la question du Sahara est non-résolue. Mieux vaut une "mauvaise solution" du point de vue de l'Algérie, mais qui sert l'unité régionale et continentale, qu'un énième balkanisation que le Maroc et une très grande partie des Saharouis n'accepteront jamais.
Soutenir le plan d’autonomie marocain, c’est donc faire le choix de la stabilité, de la réconciliation et de l’unité africaine. C’est refuser les logiques de division héritées de l’histoire coloniale, et promouvoir une solution africaine à un problème africain. Puisse l'Algérie et les Algériens depasser les rancunes du passé et arriver à la même conviction.
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