Face au drame à Gaza, des voix de la culture belge appellent le gouvernement à des sanctions immédiates contre Israël
Alors que la situation humanitaire à Gaza continue de s’aggraver, plus de 200 personnalités belges issues du monde de la culture lancent un appel retentissant au gouvernement fédéral. Dans une lettre ouverte publiée dans Le Soir, elles réclament des sanctions immédiates contre Israël, dénoncent le silence politique et exigent une rupture totale des relations diplomatiques avec un régime qu’elles accusent de génocide.
GÉOPOLITIQUE
Roufaou Oumarou
6/4/20252 min read
Bruxelles, 4 juin 2025 — Une lettre ouverte publiée ce mardi dans Le Soir secoue l'opinion publique et le microscosme politique belge et met en émoi le lobby pro-sioniste. Signée par plus de 200 personnalités francophones et néerlandophones issues du monde de la culture — artistes, écrivain·es, universitaires, cinéastes — elle exige du gouvernement belge une prise de position forte et des sanctions immédiates contre l’État d’Israël, accusé de perpétrer un génocide dans la bande de Gaza.
Les auteurs ne mâchent pas leurs mots : « Embargo complet et boycott total ! Il est temps de hausser considérablement le ton. » C’est par cette formule sans détour que la lettre appelle la Belgique à rompre avec la diplomatie timorée qui a dominé jusqu’ici. Ils réclament : « un embargo complet sur les armes, une interdiction totale des produits en provenance des colonies illégales, l’arrêt immédiat de toute coopération académique, culturelle, économique et politique avec Israël » ainsi qu’une « rupture immédiate des relations diplomatiques ».
Alors que le conflit à Gaza a franchi un nouveau seuil d’horreur avec des milliers de morts civils et une crise humanitaire qualifiée par de nombreuses ONG de « génocidaire », la missive appelle la Belgique à adopter une posture claire : « Nous exigeons une condamnation claire et sans équivoque de l’occupation et du blocus de la bande de Gaza et de la Cisjordanie. »
Mais les signataires vont plus loin. Ils dénoncent avec force une tendance grandissante en Europe : l’amalgame entre critique du gouvernement israélien et antisémitisme. « Une critique légitime des crimes de guerre israéliens et du régime d’apartheid israélien n’a rien à voir avec l’antisémitisme », écrivent-ils, appelant le gouvernement à « s’opposer fermement à l’instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme ».
Le ton est grave, l’appel est urgent : « La ligne rouge a été franchie depuis longtemps. Nous exigeons une action urgente, claire et ferme de la part de notre gouvernement belge. »
Cette initiative culturelle d’une rare unité et intensité intervient alors que d'autres pays européens commencent à reconsidérer leur position sur le conflit. L’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont reconnu l’État de Palestine. La Belgique, elle, avec le gouvernement de centre droit au niveau fédéral, reste passive, appelant à la désescalade sans imposer de mesures contraignantes. Le Ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot du parti Les Engagés (ex-CDH, ex parti chretien démocrate francophone), se distingue par ses condamnations claires du génocide en cours à Gaza, sans reussir toutefois à imposer son opinion au gouvernement fédéral.
Ce texte marque un tournant : il met le gouvernement du Premier Ministre nationaliste Bart de Wever face à ses responsabilités, dans un moment où le silence et la neutralitté ne pourront qu'être interprétés comme une complicité tacite.
La question est désormais posée : la Belgique osera-t-elle se hisser à la hauteur de cet appel ?
Note : Pour consulter la lettre complète publiée dans Le Soir, veuillez visiter le lien suivant : Le Soir - Guerre à Gaza : haussez le ton, mettez fin au blocus, mettez fin au génocide.
Roufaou Oumarou
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